L’aikido (合気道) est un art martial japonais, créé par Morihei Ueshiba, issu d’une rencontre entre des techniques de combat et sa réflexion métaphysique sur le sens de la pratique martiale à l’ère moderne.
Notre école, la Kobayashi Ryu Aikido, suit ainsi l’enseignement de Cognard Shihan, disciple de Kobayashi Shihan, élève direct du fondateur.
Pratiqué sans compétition, l’aikido se base sur des principes d’équilibre des énergies et de respect du partenaire.
L’aikidoka, en choisissant consciemment de ne pas avoir recours à la violence dans ses techniques, transforme l’énergie de l’agression en énergie créatrice : il devient alors un guerrier de la paix.
Par un apprentissage progressif et régulier, le pratiquant se (re)découvre, et développe :
- Discipline : comprendre et adopter des règles de conduite,
- Énergie : se libérer de ses tensions psychiques et corporelles,
- Renforcement physique : éviter les blessures sur soi ou sur autrui,
- Droiture : tendre à plus de justesse dans sa posture et son comportement,
- Gestion du conflit : apporter une réponse sans violence à l’agression,
- Mobilité : esquiver les attaques et se mouvoir par rapport au partenaire,
- Sensibilité à l’espace-temps : conscientiser les distances et le timing,
- Souplesse : se rendre plus léger et disponible,
- Force mentale : s’ouvrir à plus de compassion envers autrui,
- Capacité d’adaptation : trouver l’harmonie relationnelle, quelque soit le partenaire.
L’étude des techniques à mains nues (taijutsu) et du travail des armes (bukiwaza) est d’une richesse telle, que celui qui le souhaite peut continuer d’apprendre toute une vie.
Taijutsu : la pratique de l’aikido à mains nues
La pratique du taijutsu (体術), ou aiki-taijutsu, est un des piliers fondateurs de l’aikido.
Le principe est simple : les élèves pratiquent généralement en binôme, et alternent entre le rôle de shite (celui qui fait la technique) et le rôle d’uke (celui qui reçoit la technique).
La pratique de l’aikido à mains nues comprend :
- Suwari waza : uke et shite travaillent en seiza.
- Hanmi hantachi waza : uke debout et shite en seiza.
- Tachi waza : uke et shite travaillent debout.
Les attaques (énumérées dans le glossaire), sont essentiellement des frappes ou des saisies.
L’attaque d’uke, qui se veut réelle et sincère, est acceptée par shite pour être transformée en technique d’immobilisation ou de projection.
L’objectif pour shite est de rétablir l’harmonie dans la relation, en respectant son intégrité et celle de son partenaire.
L’apprentissage passe donc par :
- le rôle de shite : enrichir son vocabulaire technique, développer le Ki no Musubi (lien avec le partenaire).
- le rôle d’uke : apprendre à attaquer puis à chuter, pour faire l’expérience de « vivre la technique d’aikido ».
Afin de rester dans une forme de réalité martiale, le programme d’apprentissage offre un large éventail de situations, comme futari dori (attaques à deux attaquants), ou encore kaeshi waza (retournements de technique).
Ces expériences sont d’un niveau relativement élevé. Cependant, tous les élèves de tout niveau confondu travaillent ensemble, donnant ainsi la possibilité aux débutants de découvrir l’étendue et la richesse de notre pratique.
Bukiwaza : la pratique des armes dans l’aikido
Le bukiwaza (武器 技) est l’apprentissage du maniement des armes traditionnelles japonaises, telles que le sabre (ken), le bâton (jô) et le couteau (tantô).
Il est particulièrement développé dans notre école, la Kobayashi Ryu, et fait partie intégrante de l’apprentissage, qui peut être divisé en plusieurs axes de travail :
- Aikiken : pratique de l’aikido avec un sabre en bois,
- Aikijô : pratique de l’aikido avec un bâton,
- Aiki jô/ken : shite armé d’un jô, uke armé d’un bokken.
La réalité martiale implique également d’aborder l’aikido par l’exercice du désarmement :
- Ken dori : shite à mains nues, uke armé d’un bokken,
- Jô dori : shite à mains nues, uke armé d’un jô,
- Tantô dori : shite à mains nues, uke armé d’un tantô.
L’aikiken (合気剣) correspond à l’ensemble de la pratique avec un bokken (sabre en bois).
Le vocabulaire de base s’acquiert grâce à l’apprentissage de kihon, et le maniement du bokken se perfectionne avec l’entrainement aux suburi.
Les kihon forment des séries d’enchaînements de coupes, piques et esquives. Ils suivent les mêmes principes que dans la pratique de l’aikido à mains nues, mais avec une gestion de l’espace et du timing différente.
Ils peuvent être travaillés seul, afin d’en connaître les formes générales, mais le meilleur apprentissage se fait dans l’échange et l’adaptation à chaque situation.
La mise en situation réelle des kihon, essentielle à la compréhension profonde de l’aikido, se fait par des échanges sincères entre les partenaires, qui sont tous deux à l’attaque. Les attaques de base sont men (frappe directe à la tête) et tsuki (coup d’estoc au niveau du ventre).
Les suburi (frappes dans le vide) permettent un apprentissage des déplacements et un renforcement général du corps.
Par leurs très nombreuses répétitions, c’est toute la posture qui s’améliore avec le temps.
À partir d’un certain niveau de pratique, l’aikiken se décline avec plusieurs attaquants (aikiken à 2, 4,… attaquants) ou avec deux sabres (niten).
L’aikijô (合気杖), en parallèle à l’aikiken, se travaille avec un jô (bâton en bois d’une longueur de 1m28). Sa pratique met l’accent sur les déplacements et le travail de rotation des hanches. Est alors introduite une notion inhérente à notre école : le meguri.
Les kihon propres au maniement du jô se déclinent sur trois attaques :
- Choku tsuki : frappe au niveau du ventre,
- Kaeshi tsuki : frappe à la tempe,
- Furikumi tsuki: frappe à la gorge.
La fluidité dans la manipulation de l’arme est également essentielle et s’acquiert avec le temps.
Les suburi avec un jô permettent de se décharger des tensions corporelles, qui entravent la fluidité du geste.
À plus haut niveau, la pratique du jô peut se faire avec plusieurs partenaires (aikijô à 2, 4,… attaquants), ou avec un partenaire armé d’un sabre (aiki jô/ken).